Jeudi 24 juin 2010 à 23:29

[Et comment vivre avec un morceau entier de son être en moins?]

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Je croyais aller mieux, je me berçais par mes propres désillusions. Et puis, je me rend compte qu'au final je n'avance pas, je suis toujours là, à genoux, écorchée, sur le bord de la route les larmes plein les yeux. Personne n'arrivant à me tendre assez la main que pour me relever, et moi trop faible, toujours trop faible pour me relever. Le problème avec l'amour c'est qu'il arrive quand on ne s'y attend pas, quand il ne devrait pas être là. Il nous offre tout, et puis lorsqu'il s'en va alors qu'il ne le devrait pas non plus, il reprend tout, ne laisse que les miettes sur le plancher et on se demande si tout celà à bien pu exister. On essaye de ramasser les miettes, pour garder un maximum de souvenirs. Parcequ'il ne reste plus que ça. L'illusion d'aller mieux m'a permis de tenir quelques mois de plus, de rester un tout petit peu ouverte. De remanger, respirer, sourire, un peu.
Mais petit à petit, le gravier se réinstalle dans mon estomac, le cafard et sa copine solitude se font de plus en plus présent. L'envie de voir du monde et de partager s'efface, à nouveau. Je sens que je n'ai plus faim, la caillasse remplis bien trop mon estomac. Je pèse une tonne.
Alors, je me réfugie près de Mezquino, le seul qui arrive à enlever pour un moment la caillasse. La douceur de ses yeux me fait oublier la douleur et sa tête doucement posée sur mon épaule me fait sourire de tout mon être. Il me réchauffe de l'intérieur.
La seule chose que l'ombre n'aura pas emporé avec lui au final reste mon cheval, sa douceur, son amour.
Appart ça, il a tout emporté sur son passage, ne laissant rien que des miettes inrecollables derrière lui.

Par oxymores le Vendredi 25 juin 2010 à 8:47
Oh comme je suis d'accord avec toi. Je me retrouve dans ce que tu dis, alors merci pour ce texte...
:)
Par Frimousse le Vendredi 25 juin 2010 à 9:25
Quand l'amour part, on se sent abandonné. La détresse qu'on ressent n'est même pas proportionnelle au bonheur que l'autre nous avait apporté. Beaucoup plus grande hélas.
Mais heureusement passagère.
Quoi qu'il en soit, merci pour ce très beau texte.
 

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