Les traces de l'ombre s'estompent, les cicatrices se font plus discrètes et doucement je revis, j'ose doucement m'ouvrir, respirer, enfin. Redresser les épaules, lever la tête et sentir l'air qui vient me brûler les poumons, comme si j'étais restée tous ce temps en apnée, trop longtemps. Moi qui croyais qu'on viendrait me sortir de là, m'aider à reprendre pieds à reprendre mon souffle, je me rends compte que seul moi pouvais le faire. Pour qu'ensuite seulement d'autres puisse venir me réapprendre à le faire instinctivement, sans forcer. Je crois que le chapitre de l'ombre se clos, doucement, mais depuis peu de mieux en mieux, sans que je ne le sente vraiment. Je n'ai plus mal.
Je serais heureuse de le voir, accompagnée d'un autre, pas par vengeance, juste pour qu'au fond de lui il sente que j'ai enfin pu clore son chapitre et vivre sans lui.
Doucement, monsieur cafard et dame solitude s'effacent eux aussi, car avec le chapitre de l'ombre qui se ferme, je peux aussi complètement revivre avec tous ceux qui m'ont soutenue, gardé la tête hors de l'eau parfois bien malgré moi, il se sont battu et débattu, ils m'ont forcée, engueulée, secouée, ils ont sèchés mes larmes, calmé mes peurs. Ils ont supporté tous ça sans jamais baissé les bras ni abandonner, toujours ils ont cru en moi. Ils n'étaient pas nombreux, mais ils étaient là. Merci à eux!