Lundi 25 janvier 2010 à 22:16
Avancer, les bras chargé dans le couloir, déposé l'encombrant et se tourner vers cet être qui vous observe déjà, sachant très bien qu'il aura droit a toute votre attention, tout votre amour. Il est là impatient dans son box, le regard fixé sur vous, pétillant. Ses oreilles pointées. Un léger "froufrou" s'échappe de ses naseaux, il vous attend. Alors vous vous avancez, sourire aux lèvres et poussé la lourde porte de son box, il s'avance et baisse la tête attendant sa traditionnelle gratouille derrière l'oreille, il vous bouscule un peu, vous le réprimandez gentiment. Après ce doux bonjour, ce silencieux "je suis heureux de te voir", vous glissez le licol autour de sa tête ouvrez grand la porte et sortez. Le rituel commence alors, pansage, on s'attarde aux endroits qu'il aime le plus, on harnache, et on sort de l'écurie, ensemble. Prêt à communiquer, ou apprendre à communiquer. Établir un code, un langage source d'une danse. Se fondre l'un dans l'autre, ne faire plus qu'un, et enfin danser. À chaque fois, chaque jour, chaque cheval, le mien ou les autres, ce sont les mêmes gestes, rituels qui nous sont propres,intimes, et pourtant, jamais je ne m'en lasse, jamais j'ai envie d'arrêter, car peut importe le nombre de fois où l'on répète nos gammes, jamais on ne peut s'empêcher de regarder l'autre, d'être attentif à lui. C'est pour ça qu'on ne renonce jamais.